Livres, disques et films, retrouvez chaque quinzaine le coup de coeur des professionnels de la Médiathèque départementale. Où les trouver ? dans les bibliothèques et médiathèques du Territoire de Belfort http://pmb.territoiredebelfort.fr/pmb/opac_css/index.php
Grossir le ciel / Franck Bouysse – La Manufacture de livres, 2018 | ||
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Le roman évoque la relation de 2 paysans, Gus et Abel, vivant dans des hameaux éloignés du village. Plusieurs thèmes liés à la campagne sont abordés dans cet ouvrage : le quotidien à la ferme, l'isolement, la solidarité, les sentiments enfouis, les secrets. On s'attache à ces 2 personnages taiseux, bourrus en apparence, qui ne se livrent pas facilement, empreints toutefois d'une grande sensibilité. Gus est intrigué par des traces dans la neige, des coups de feu entendus lors d'une partie de chasse. Il cherche à savoir ce qui a bien pu se passer. Le récit est entrecoupé par les souvenirs, souvent douloureux, de Gus et Abel. La résolution des énigmes va tout bousculer puis faire basculer leurs vies. |
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Matilde Asensi "Le retour du caton" chez HC editions | ||
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Matilde Asensi a toujours le même talent pour nous faire vivre une grande aventure, une chasse au trésor hors du commun où nous, lecteurs, à bout de souffle, ne pouvons plus lacher le roman. Nous retrouvons l'ex-religieuse silicienne et son époux dans une vie paisible et studieuse. Subitement mis au défi de retrouver de mystérieux ossuaires, les 2 héros retrouvent leur ami, le caton et parcourent avec lui le monde à la recherche d'indices sur la localisation du trésor archéologique et religieux. Une vraie merveille, un plaisir de lecture à la "Indiana Jones" qui a le capacité de nous distraire tout en nous éduquant sur le passé archéologique du Moyen-Orient. |
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Rita Falk « Choucroute maudite » chez Mirobole ed. | ||
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Dans un village de Bavière, un ex super flic, mis au vert suite à un état psychologique dégradé, passe son temps entre sa famille et ses potes d’enfance jusqu’aux décès consécutifs et quelque peu suspect de tous les membres d’une famille du village. Mais son psy le répète : « les accidents bizarres ça arrive ! », sauf que pour le commissaire Eberhofer, c’est vraiment louche ! Sur un ton humoristique et léger, l’enquête nous fait découvrir les bonnes recettes de Mémé, les émois amoureux d’un flic à la dérive, et les mœurs peu orthodoxes des habitants bavarois. D’une lecture facile et agréable, ce petit polar allemand a connu un réel succès dans son pays d’origine et toute une série en découle. Voici donc la première enquête du commissaire Eberhofer, un flic qui sait nous faire sourire. Avec quelques recettes bavaroises à la fin. |
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Colin Niel .- Seule les bêtes Edition du Rouergue | ||
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Dans ce roman assez noir, nous découvrons cinq histoires, cinq points de vue différents, et également cinq histoires d'amour. Cinq fragments de vie qui vont s'articuler autour d'un drame principal : celui de la disparition d'Evelyne Ducat, l'épouse d'un riche homme d'affaires revenu dans la région comme pour narguer ses anciennes connaissances. C'est un livre qui se savoure lentement, chaque mot minutieusement choisi, chaque information a son importance. |
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Le dimanche des mères / Graham Swift Gallimard | ||
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Ce court roman est une vraie réussite de sensualité, liberté et nostalgie. Il condense en une seule journée, à la fois un beau portrait de femme dont la vie bascule ce jour-là, et l'ambiance d'une époque et d'un monde aristocratique révolus. |
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Giboulées de soleil,- Lenka Hornakova-Civade chez Alma | ||
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L'histoire se passe en Tchécoslovaquie. Magdalena est une jeune femme, elle est employée avec Jan dans une ferme. La mère de la jeune femme, gynécolologue, découvre très vite la grossesse de sa fille. Magdalena n'est pas mariée, nous sommes dans en 1940. Elle décide de garder l'enfant. Il est le fruit d'une nuit d'amour avec le fils du patron, Josef, étudiant à Vienne. Ça sera un bâtard, comme elle ! Ce roman est dédié aux femmes, à une lignée de femmes dont les vies sont chahutées par les hommes. Depuis Marie, en passant par Magdalena, Libuse et Eva, ce sont 4 générations de femmes qui sont embrassées par ces « Giboulées de soleil », et pas n'importe quelles femmes… des femmes qui ont de la personnalité, des femmes qui revendiquent la liberté.« Je voudrais que ma fille puisse aussi faire son choix, qu'on ne lui impose pas celui des autres . » C'est aussi , l'Histoire d'une nation, celle de la Tchécoslovaquie depuis sa création jusque dans les années 1980. Il y a l'annexion nazie et la répartition des territoires, il y a la montée du communisme avec le transfert des propriétés, la création des coopératives, et enfin l'hégémonie soviétique. |
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Louise Penny « Une illusion d’optique » chez Actes Sud | ||
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Reprenant les personnages de ses précédents romans, l’auteur nous ramène à Three Pines pour un nouveau mystère. Clara Morrow voit enfin sa carrière d’artiste décollé. Pour fêter sa première exposition, elle donne une réception dans sa maison de Three Pines où se précipite le microcosme artistique québécois. Le lendemain, elle découvre le cadavre d’une inconnue dans son jardin. L’inspecteur chef Armand Gamache et son équipe réinvestissent donc les lieux. Dans ce nouvel opus, les relations se tendent, se brisent et les souvenirs refont surface. Entre psychologie et suspense, Louise Penny donne à chaque personnage un rôle complexe et une image trouble. Les blessures de l’âme et le pardon sont au centre de ce magnifique roman policier. Il est cependant vivement conseillé de commencer la saga de Louise Penny par le premier afin de mieux apprécier l’évolution psychologique des personnages. |
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Gaël Faye.- Petit Pays chez Grasset - Prix Goncourt des lycéens | ||
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Gaby et Ana sont frère et sœur et vivent dans un petit pays, le Burundi avec leurs parents. Le roman commence comme une ode joyeuse à l'enfance (les bêtises, les amis, l'insouciance). Une enfance au goût de mangues sucrées, bercée de musique, dans une nature exubérante, foisonnante d'orchidées sauvages, de bougainvilliers, d'immenses kapokiers. « Petit pays » raconte ce passage de l’enfance à l’adolescence dans un langage simple, visuel, original, plein de malice malgré la rudesse des circonstances. |- « Il était comme nous, un simple enfant qui faisait comme il pouvait dans un monde qui ne lui donnait pas le choix ». Petit à petit des brides de conversation, les murmures des adultes laissent deviner que la folie des hommes est en marche. |
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L’affaire SK1 de Frédéric Tellier (France – 2014 – 2h) | ||
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« L’affaire SK1 » retrace la traque du tristement célèbre tueur de l’Est parisien en la personne de Guy Georges, auteur de huit meurtres de jeunes femmes dans les années 90. C’est au travers du personnage d’un jeune inspecteur tout frais nommé à la Brigade criminelle du fameux 36 Quai des orfèvres, que l’on va suivre pas à pas le long cheminement vers l’identification puis la traque du tueur. On est pris par l’intensité de la tension qui règne dans l’équipe d’enquêteurs soumise aux aléas des fausses pistes, des recherches infructueuses et parfois des rendez-vous manqués avec le criminel. Le montage nerveux et précis rend admirablement à quel point cette enquête a impacté jusqu’à l’obsession, la vie même des policiers pendant plusieurs années, notamment celle du jeune inspecteur incarné par Raphaêl Personnaz, impressionnant d’intensité. Il est entouré également d’une brochette d’acteurs du même bois tels qu’Olivier Gourmet, Michel Villermoz, Nathalie Baye, y compris Adama Niane, à la fois terrifiant et ambigu dans le rôle délicat de Guy Georges. En somme un grand polar, d’une efficacité redoutable, sans esbroufe, très loin du cliché de policiers aux allures de super-héros inoxydables au jeu exagéré. Au contraire, dans ce film, on suite de simples hommes et femmes confrontés à l’horreur totale, essayant de remplir au mieux et obstinément leur mission avec abnégation. Film récompensé par le prix Jacques Deray du meilleur film policier de l’année. |
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Les champs de braises – Mémoires / Hélie de Saint-Marc | ||
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Est-il possible de concilier les termes « militaire » et « humanisme » ? Le livre d’Hélie Denoix de Saint-marc en est pourtant la confirmation inattendue. Quoique resté longtemps pour certains, un personnage sulfureux et un paria, Hélie de Saint-Marc délivre dans ses mémoires un témoignage d’une profondeur quasiment philosophique. Il fait preuve d’une grande lucidité sur son parcours d’homme et d’officier, sur les soubresauts de l’Histoire entre 1939 et 1962, le tout servi par une langue riche, précise, aux accents parfois désuets, hérités d’une solide culture classique. Issu d’une famille de notables bordelais, Hélie de Saint-Marc, est bercé très jeune par des rêves d’aventures lointaines et par les grandes figures de l’Histoire de France. Il choisi aux premières heures de l’Occupation de s’engager dans la Résistance, capturé et déporté au camp de concentration de Buchenwald. Il en revient puis c’est ensuite l’admission à Saint-Cyr, son engagement à la Légion Etrangère, l’Indochine, l’Algérie et enfin le fameux putsch des généraux qu’il rejoint avec toutes les conséquences qui s’ensuivirent : 10 ans de prison, déchéance de ses droits civiques, etc. Plus tard, c’est la lente reconstruction de cet homme et son retour dans la société et enfin sa réhabilitation. Ce qui donne à ce livre toute sa richesse et sa qualité littéraire, c’est que les souvenirs, les épreuves surmontées et les épisodes souvent terribles vécus au cœur de l’Histoire en marche, sont rédigés dans une langue sobre, sensible, qui tout en évitant les descriptions terribles ou sordides, sont d’une une puissance d’évocation stupéfiante. Pour terminer, cet extrait d’un article du Figaro Magazine : « Les Champs de braises, furent couronnés en 1996 par le Femina essai, prix décerné par un jury de romancières a priori peu sensibles au charme noir des traîneurs de sabre » |
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Jean-Luc SEIGLE : En vieillissant, les hommes pleurent ; suivi de L’Imaginot. (Flammarion, 2012) | ||
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Albert, le père, ne sait pas parler, ne peut plus parler car il vit sur une autre planète que les autres. Personne n’a envie de l’écouter raconter sa guerre à lui, l’humiliation d’avoir été fait prisonnier alors qu’il a fait la guerre sur la Ligne Maginot, et que lui et ses camarades n’avaient pas démérité, malgré ce qui a été répété partout par la suite. Sa femme n’a pas compris son désarroi à son retour de captivité. Elle n’aime que son fils aîné, Henri, qui est parti appelé en Algérie ; elle se fait belle pour lui, qui va passer à la télévision ce soir. Albert n’en peut plus de cette vie entre l’usine et la maison. L’usine lui prend sa force, la maison ne lui donne ni le repos ni la joie. Seul son souci de Gilles, son second fils, le maintient en vie. Que deviendrait cet enfant qui aime lire s’il venait à partir. Et comment lui est venu cet amour des livres ? Complètement insupportable pour sa mère qui a tout fait pour se débarrasser de cette grossesse de trop. Albert ne peut pas laisser cet enfant seul et c’est le vieux voisin, Monsieur Antoine, qui va pouvoir aider Gilles à grandir au milieu des livres. Ce livre m’a touchée par sa sobriété : tout est dit simplement, sans fioriture ni envolée lyrique, juste ces cœurs qui aiment et qui souffrent de ne pas pouvoir parler. Il y a aussi un cerisier en fleurs et une vieille maman qui dit avec ces yeux ce qu’elle ne peut plus exprimer en paroles. La post-face « L’Imaginot ou Essai sur un rêve du béton armé » explique le contexte historique de la fameuse ligne Maginot. Jean-Luc Seigle tente de rétablir la vérité sur le grand rêve du ministre André Maginot. |
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Le cri de Nicolas Beuglet chez Xo | ||
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Sarah, enquêtrice à Oslo reçoit le signalement d’une étrange histoire qui vient de se dérouler dans un hôpital psychiatrique. Un patient se serait étranglé tout seul sous l’œil électronique d’une caméra. Mais soudainement la version du personnel de garde change du tout au tout : c’est une simple crise cardiaque. Sarah décide de se rendre sur place et découvre une effarante réalité : lors d’une expérience mystérieuse, le nom moins mystérieux patient est décédé de terreur avant d’être camouflé par le directeur de l’institut. Mis au pied du mur, ce dernier se suicide en faisant sauter tout l’hôpital. C’est le début d’une aventure pleine de rebondissement pour Sarah et un journaliste français retrouvé embrigadé dans cette sombre histoire mêlant religion, psychiatrie et CIA. Roman d’action à la Da Vinci Code, les personnages sont attachants et le style est plutôt bien écrit. Pour les amateurs du genre ésotérique. |
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Le disparu de Anne-Sophie Martin chez Ring | ||
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Sous forme d’un roman, la journaliste nous présente l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès par l’analyse des écrits et faits du principal protagoniste. C’est une plongée effarante dans la tête d’un homme au comportement incompréhensible et au caractère bien trempé. Egocentrique, d’une intelligence supérieure, manipulateur, décrit pourtant comme un père et un mari affectueux, Xavier Dupont de Ligonnès est devenu en 2011 un fugitif international après avoir massacrer sa femme et ses 4 enfants dans son pavillon nantais. Le style de l’auteur est journalistique et le côté romancé n’apparait pas avant le dernier chapitre mais le sujet reste fascinant. Pour les amateurs de reconstitution d’enquêtes criminelles. |
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Pêche, mon petit poney de Thomas Riera (France – 2012 – 42 min.) | ||
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A partir de l’épisode de la révélation de son homosexualité à ses parents, le réalisateur Thomas Riera en vient à mener l’enquête autour d’un curieux jouet qu’on lui a offert dans son enfance : un petit poney rose… Bien que celui-ci l’ai toujours accompagné depuis l’âge de huit ans, il s’interroge sur la provenance de ce jouet. Pour la vendeuse d’un grand magasin : aucun doute il y a eu erreur de destinataire. « Mon Petit Poney » puisque c’est aussi le nom de la marque de ces jouets très en vogue dans les années 80, était avant tout un jouet pour filles. Commence alors une longue recherche plutôt intéressante et non dépourvue d’humour qui nous entraîne d’un courrier au fabricant à la rencontre avec une collectionneuse experte possédant plus trois mille modèles différents du fameux « Petit Poney » en passant par les explications érudites et passionnantes d’une conservatrice du Musée des Arts Décoratifs. Arrivent enfin les explications des parents pour qui il était naturel notamment pour la mère militante féministe de tenter d’en finir avec les modèles traditionnels attribués aux filles et garçons par la société de consommation. Ainsi pourquoi leur fils ne jouerait-il pas avec un petit poney rose ? Le tout est filmé et raconté de façon assez dynamique et aborde la question de la construction de l’identité sexuelle sous un angle malin et original. Par son mode de narration à la fois original et captivant, ce film sous ses dehors légers délivre une réflexion assez profonde sur le genre et sur l’identité sexuelle. |
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Aki Shimazaki,- Hôzuki chez Actes Sud | ||
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Mitsuko possède une petite librairie spécialisée dans la vente de livres de philosophie . Elle vit à l'étage avec sa mère et son fils métis et sourd, Sous son apparence froide et détachée la jeune femme n'est pas celle que l'on croit...Le vendredi soir elle mène une vie cachée d’entraîneuse dans un bar. Des phrases courtes et directes, qui vont droit au but, sans lyrisme et qui nous parle d'amour maternel. On y retrouve l'attachement de l'auteur aux signes, aux symboles et au destin. Inspiré d'une histoire vraie, entendue il y a quarante ans, un petit roman qui se lit d'un trait et qui chante sa petite mélodie longtemps encore après que la dernière page a été tournée . |
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Au milieu du gué de Jean-Christain Riff (France – 2011 – 1h 20 min.) | ||
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Ce beau film suit le parcours de jeunes toxicomanes au cours de leur séjour dans une structure de réinsertion nommée le Gué. Cette ferme aux activités d’élevage de moutons et de cultures maraîchères est une entreprise intermédiaire qui accueille ces jeunes en phase de désintoxication. Ils sont accompagnés par une équipe d’éducateurs qui les aident par le travail notamment à reprendre une vie sans la drogue ou autres addictions. Pendant plusieurs mois, le réalisateur a suivi Lisa, Rodolphe, David et Océane dans leur quotidien de résidents de cette ferme un peu particulière. Beaucoup de ces jeunes sont en rupture avec leur famille et leurs amis. La vie dans cette sorte de communauté ne va pas forcément de soi après avoir connu souvent la fausse solidarité de ceux avec qui ils partageaient la vie dans la rue. Ils doivent apprendre à faire confiance à l’autre, reprendre confiance aussi en eux-mêmes, retrouver par le travail quotidien le goût de l’effort ou simplement reprendre goût à la vie en profitant du moment présent, à recommencer à concevoir quelque projet après leur séjour. Les séquences de travail à la ferme alternent avec les moments de discussion avec le responsable des éducateurs, les rendez-vous avec le médecin, les bilans hebdomadaires où tous les résidents et les éducateurs se retrouvent tous ensemble mais aussi les échanges entre les résidents eux-mêmes. Le film montre très bien à quel point les obstacles que doivent surmonter ces jeunes toxicos sont nombreux, divers et ardus. Leur séjour est jalonné de phases d’espoir mais aussi de découragement, il fait remonter à la surface des souffrances intérieures provenant souvent d’une enfance marquée par la maltraitance ou simplement le manque d’amour. Inévitablement aussi des moments de conflit peuvent apparaître avec l’équipe éducative, de même qu’apparaît avec la phase de sevrage, l’angoisse accompagnant la prise de conscience d’une vie future dans l’abstinence. Les images arrivent même à capter une certaine transformation physique accompagnant l’évolution psychologique et comportementale de ces jeunes au fur et à mesure que s’approche la fin de leur séjour au Gué. Enfin même si leur départ laisse toujours planer le doute d’une possible rechute, il laisse surtout la place à un formidable espoir vers une vie nouvelle. La qualité de la réalisation et le rythme de ce film laisse au spectateur le temps de suivre le long cheminement de ces jeunes qui petit à petit reviennent à la vie. Il révèle également le travail d’accompagnement sur la durée des éducateurs, à la fois patient, persévérant mais aussi fragile dans lequel la parole et l’échange sont des éléments déterminants dans le processus de guérison. |
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Les Petites filles / Julie Ewa – Albin Michel | ||
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Lina part en Chine comme bénévole dans une association qui s’occupe d’enfants. Thomas, qui mène l’enquête pour une ONG, lui propose à son arrivée de partir à Mou di, dans un village reculé de la Chine pour en savoir plus sur de mystérieuses disparitions.
La jeune femme accepte et se rend à Mou di où elle ne va pas passée inaperçue. Ses questions dérangent. Elle souhaite en savoir plus sur la disparition de Sun, une jeune femme partie à la recherche de sa fille Chi-Ni. Elle pense que Yao-Shi, le moine bouddhiste et Li-Li, les amis de Sun savent certaines choses. La politique de l’enfant unique, la corruption, la mafia sont abordés dans ce roman habilement construit. En effet, parallèlement aux recherches de Lina, le parcours de Sun est dévoilé progressivement. |
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En attendant Bojangles - Olivier Bourdeault | ||
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On ne choisit pas sa famille, mais le petit garçon de cette histoire en possède une vraiment particulière ! Une mère fantasque et extravagante, un père a l’humour décalé qui lui donne un nouveau prénom chaque jour, un oiseau exotique qui déambule librement dans leur grand appartement et des amis qui viennent faire la fête en permanence. Un vent de folie souffle autour de cette famille dont seul l'amour qui les unit parvient à maintenir le bateau à flots, mais pour combien de temps ! |
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Il reste la poussière / Sandrine Collette – Denoël | ||
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Le jeune Rafaël, dernier de 4 garçons est maltraité par ses frères aînés jumeaux Joaquin et Mauro qui le détestent. Leur mère, pas aimante du tout, est très dure et indifférente. Il est proche de son frère Steban, de son cheval et de la nature. La famille vit au cœur de la pampa en Argentine. Tout le monde travaille à la ferme. Un jour le père alcoolique disparaît. La mère prétend qu’il est parti. Seul Steban a vu ce qu’il lui était arrivé et garde le secret. La famille continue son dur labeur quotidiennement. La mère, quand elle va en ville se rend au bar et dépense le peu d’argent durement gagné. Un jour elle joue un de ses fils et perd. L’un des jumeaux Joaquin est donc obligé de quitter la ferme et de partir travailler chez Emiliano. Un événement va venir bousculer la vie du jeune Rafaël. Parviendra-t-il à s’extirper de la violence familiale ? On est profondément touché par cet enfant malmené par la vie au coeur d’immenses espaces où la rencontre est fortuite. Il y a des rencontres qui peuvent, toutefois, changer un destin. |
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Les nuits de laitue - Vanesa Barbara | ||
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Les remarquables éditions Zulma ont le talent de nous faire découvrir des histoires pleines de fantaisie, cocasses et tendres. Rappelez-vous Rosa Candida de Audur Ada Olafsdottir ou encore La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson. Ici, c'est une jeune brésilienne née en 1982 qui nous raconte l'histoire d'un vieux couple marié depuis 50 ans, Ada et Otto. Ces deux êtres inséparables qui n'ont jamais eu d'enfants se passionnent pour....le gratin de chou-fleur, les copieux petits-déjeuners, le ping-pong et les documentaires animaliers ! Alors qu'Otto est pantouflard et insomniaque (d'où les nuits de laitue...), Ada adore aider ses voisins tous aussi fantasques les uns que les autres... Dès la première page, nous apprenons qu'Ada vient de mourir..! Alors Otto se repli de plus en plus dans son pyjama et sa vieille couverture... Mais les amis d'Ada n'ont pas dit leur dernier mot ; entre Nico, le préparateur en pharmacie passionné par les effets secondaires des médicaments, Anibal, le facteur farfelu qui remet le courrier aux mauvais destinataires pour créer du lien social, ou encore une anthropologue solitaire toquée de rites hindous et un vieux soldat japonais qui a cru pendant 30 ans que la Seconde Guerre Mondiale n'était pas finie...le vieux Otto a du souci à se faire ! On se demande bien ce que réservent ces drôles de lurons à ce papy...Peu importe les ressorts de l'intrigue, bien qu'ils soient inattendus et plutôt bien ficelés. Le lecteur prend plaisir avant tout à découvrir peu à peu toutes les facettes des personnages, aussi tendres et cocasses les uns que les autres. Un roman frais, tendre et drôle, avec lequel on passe un agréable moment! |
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L’oiseau Canadèche .- Jim Dodge éditions Cambourakis | ||
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Orphelin, Titou est recueilli par son grand-père, solitaire, bourru et excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôts en premier lieu. Le duo fonctionne bien malgré quelques divergences de caractère, et mieux encore à partir du moment où déboule Canadèche, canard boulimique hautement sympathique qui devient leur inséparable compagnon. Né en 1945, Jim Dodge est une figure atypique de la littérature américaine, à la fibre résolument écologique et libertaire. Auteur de seulement 4 livres, l’auteur a pris le temps de vivre, exercé divers métiers – bûcheron, berger, joueur professionnel… Il appartient à sa manière à la communauté des poètes du Grand Ouest américain à tous ces tendres déconneurs qui dans les effluves matutinaux de café remettent leur casquette, leur épaisse chemise à carreaux et, remontent dans le pick-up inter-sidéral de leur vies cabossées. On ne se contente pas de les relire du bout des lèvres, on en mémorise des passages entiers ! |
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Paul French « Minuit à Pékin » chez Le Livre de Poche | ||
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En 1937, les forces armées japonaises sont aux portes de Pékin, les autorités locales et les habitants de la ville agissent comme si demain n’existait pas. Mais la peur guette et le meurtre horrible d’une jeune femme blanche ajoute un cran aux angoisses de la cité, surtout lorsqu’on apprend l’identité de la victime. Pamela Werner, 20 ans était la fille de l’ancien consul britannique et elle a été agressée sexuellement, frappée, poignardée puis son corps a été jeté dans un terrain vague et mutilé. Paul French nous raconte ici une histoire vraie car Pamela Werner a bel et bien existé et son meurtre n’a jamais été résolu. Racontant à la manière d’un roman, l’enquête officielle de la police puis officieuse du père, l’auteur nous livre les secrets d’une communauté occidentale exilée qui tient plus à sa réputation qu’à la vérité. Passionnant. | |
Barly Baruti et Christophe Cassiau-Haurie : Madame Livingstone : Congo, la grande guerre | ||
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Nous sommes en 1915 au Congo Belge et nous allons suivre les aventures d'un aviateur de l'armée royale qui découvre la région des grands lacs. Cet officier fait la connaissance d'un métis énigmatique qui prétend être le fils du célébre explorateur écossais David Livingstone. Deux mondes s'affrontent ici celui des africains colonisés embarqués dans une guerre qui n'est pas la leur et celui des blancs dominateurs. Peu à peu, au contact de l'Afrique et de "Madame Livingstone", le jeune lieutenant se surprend a remettre en cause les raisons de la présence européenne sur ce continent. Passionant. |
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Michael Dobbs : House of cards | ||
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Pour les amoureux de la série éponyme, vous trouverez bien ici le roman qui a inspiré la série TV américaine mais attention il y a des différences. Ecrit il y a 25 ans, ce thriller nous plonge dans le milieu politique anglais juste après l’ère Thatcher et accrochez-vous, cela décoiffe ! Francis Urquhart, un membre imminent du parti au pouvoir, occupe une fonction qui lui permet de connaître tous les sales petits secrets de chaque député. Suite à la réélection du premier ministre, Francis Urquhart espère enfin obtenir un poste au cabinet. Mais la déception est grande car le premier ministre ne souhaite rien changer à son ancienne équipe. Urquhart part alors en croisade contre le gouvernement en place et s’acharne à obtenir par tous les moyens le poste qu’il convoite, celui du premier ministre. Manipulation, intrigue et meurtre, tout y passe ! Une description au vitriol du monde politique par quelqu’un qui l’a fréquenté. |
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Asaf Avidan : Gold Shadow | ||
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Les turbulences de l'âme inspirent le chanteur israélien à la voix androgyne, fragile ou brûlante. Ses textes poétiques accompagnent d'élégantes compositions blues. Asaf ne se contente pas de la facilité, comme chaque album passé, celui-ci est profondément différent du précédent tout en nous emportant et absorbant dans son monde, où l'on se sent bien, enveloppé par sa voix chaleureuse, par la subtilité et la richesse de sa musique, qu'il faut apprivoiser, réécouter, pour en percevoir toutes les couches. L'album, nous dit-on, est né d'une douleur, une rupture sentimentale subie par ce jeune homme déchiré. A priori, aucune raison d'en douter... mais pas davantage de s'en réjouir. Asaf Avidan est plus qu'une révélation, il est a la fois la force la faiblesse la puissance et la justesse ! |
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Jean-Christophe Rufin : Check point | ||
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Un convoi humanitaire composé de 5 personnes (4 hommes et 1 jeune femme) et réparti dans 2 camions part de Lyon. Il est attendu à Kalanj en Bosnie. Le convoi doit normalement acheminer des vivres et des médicaments en pleine guerre dans l'Ex-Yougoslavie. Rien ne va se passer comme prévu. Des tensions apparaissent entre les membres de l'association, tous bien différents les uns des autres et ayant des motivations très différentes. Chacun se dévoile au fur et à mesure du voyage. A travers ce convoi, Jean-Christophe Rufin, à travers son expérience d'humanitaire, pose la délicate question de l'utilité et du positionnement des organisations humanitaires en pleine guerre. L'écriture porte remarquablement le scénario haletant. L'intrigue est si bien menée que le lecteur se sent faire partie de l'expédition. Le récit démontre l'absurdité de la guerre, la violence des contrôles et le dénuement des habitants rencontrés en cours de route. |
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Gérard Manset : Un oiseau s'est posé | ||
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Gérard Manset est un auteur-compositeur-interprète, peintre, photographe et écrivain français. Le grand public le connaît généralement plus pour son oeuvre musicale que ses autres facettes artistiques.L'aura de mystère qui s'est créée autour de Gérard Manset est née de la rareté de ses apparitions médiatiques, de l'absence de concerts, et, surtout, du caractère hors mode, sans compromission, singulier et poétique de son œuvre. Il se fait si discret médiatiquement que chacune de ses parutions discographiques attise une indéniable curiosité. Pour son vingtième album "Un oiseau s'est posé", Gérard Manset se fraye une percée dans son abondant répertoire.Et pour une remise au goût du jour d'anciens morceaux, il ne voyage pas totalement en solitaire. Dans ce double album, l'auteur redonne vigueur et agilité à une vingtaine de chansons, loin d'une approche nostalgique pesante. Au menu : une adaptation anglaise de son unique tube populaire "Il voyage en solitaire" en compagnie du guitariste américain Paul Breslin, une cornemuse et des guitares à la force tranquille. Il ne s'est pas privé d'inviter quelques convives au festin.Dans la languede Shakespeare, on retrouve le magnifique Mark Lanegan( ex Queen Of The Stone Age) pour une version d'Elégie funèbre.On retrouve egalement Axel Bauer, Raphael. On ne se lasse pas de ses réinterprations. |
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No Deal Remixed de Mélanie de Biasio | ||
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Après le succès de No Deal, ovni musical entre indie et jazz, encensé par la critique, Mélanie De Biasio présente No Deal Remixed : un album de remixes sous la direction artistique de Gilles Peterson. L’univers ténébreux de la dame, et sa musique, aux effluves jazz contemporain, se confronte aux influences de noms tels que le groupe de rock expérimental Eels, le groupe de jazz électroacoustique japonais HEX ou encore le rappeur-producteur californien Jonwayne. Mélanie de Biasio raconte : «Ma maison de disques me demandait depuis quelques mois de penser à faire des remix. Mais il m’était impossible de l’envisager sans qu’il y ait une vraie trame. Quand j’ai rencontré Gilles Peterson aux studios de la BBC pour un set live à son émission Worldwide, la graine venait d’être plantée. Je lui ai proposé la mission de directeur artistique pour remixer mon album «No Deal» : il a choisi les artistes et créé cette version alternative où tout se tient du début à la fin, comme un film! ». C’est ainsi que Gilles Peterson, DJ et animateur de radio internationalement reconnu, a fait appel aux noms les plus excitants du monde du jazz, de l’indie et de l’électronique : Bien plus qu’une simple compilation de remixes, No Deal Remixed prolonge l’idylle et offre une nouvelle lecture du disque variée, accessible, et audacieuse. |
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Le Livre des Cinq Roues de Miyamoto Musashi, adapté en BD par Sean Michael Wilson et illustré par Chie Kutsuwada | ||
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Le Livre des Cinq Roues est un célèbre ouvrage sur le sens et la finalité du combat écrit par l’illustre et invaincu duelliste du XVIIe siècle, le samouraï Miyamoto Musashi. Grâce au trait à la fois précis et sobre de l’illustrateur Chie Kutsuwada, S. M. Wilson a su magistralement adapté un texte qui tient à la fois du texte philosophique et du traité de stratégie, fruit de la longue carrière du plus célèbre guerrier du Japon médiéval. On y trouve un traitement de l’image quasi cinématographique mêlant dynamisme de l’action, cadrages audacieux ainsi qu’une certaine poésie. A recommander à tous celles et ceux, pratiquants ou non d’arts martiaux ou amateurs de culture japonaise. |
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The Rook de Daniel O'Malley | ||
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Ce roman fantastique anglais est très agréable à lire. Il ne s’agit pas d’une romance pour adolescents mais d’un livre plein d’humour à la façon britannique. Dans l’Angleterre d’aujourd’hui, une agence ultra secrète et plusieurs fois centenaire, veille au maintien de l’ordre et à la discrétion des forces surnaturelles qui côtoient depuis toujours l’humanité. Cadre administratif de cette organisation, Myfanwy se réveille soudain dans un parc au milieu de cadavres. Elle ne se souvient de rien même pas de son nom, mais dans sa poche se trouve une lettre écrite de sa main, lui narrant qui elle est et ce qu’elle doit faire pour déjouer le complot visant à la tuer. Débute alors une aventure délirante et étonnante et aux rebondissements multiples. C’est toujours sympa de lire un roman qui vous amène le sourire aux lèvres et c’est le cas avec celui-ci. Que demandez de plus ?
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Riverside. Shrine Of New Generation Slaves | ||
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Riverside est un groupe de métal progressif /rock progressif de Varsovie fondé en 2001. Shrine Of New Generation Slaves est le Second album d’une trilogie initiée avec Anno Domini High Definition et traitant des relations humaines au sein d’un monde en pleine révolution technologique et numérique. Cet album marque également un virage crucial sur un plan musical dans la discographie du groupe : il tourne effectivement le dos au métal et impressionne surtout par son swing et ses cavalcades d’orgue Hammond. Les amplis sont remis au placard au profit d’accompagnements acoustiques allant de rêveries sombres en exaltations épiques au fil des notes et des morceaux. Album hétérogène, Shrine Of New Generation Slaves offre des titres s’avérant drastiquement différents les uns des autres.
Sans doute un des meilleurs albums de la bande de Varsovie : les connaisseurs seront bien vite sur les rangs pour goûter à cette grande sensation progressive. N’hésitez pas à suivre leurs traces : vous pourriez, vous aussi, vous trouver positivement surpris par ce « tombeau d'esclaves nouvelle génération ». |
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« Lettre à Helga » de Bersveinn Birgisson Edition Zulma | ||
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Dans une longue lettre Bjarni Gislason de Kolkustadir livre une magnifique confession à Helga, qu'il a toujours aimée. Il raconte ses plus beaux souvenirs, ses regrets et son amour éperdu pour sa terre… Mais le regret de n'avoir pas pu vivre cet amour pleinement et ouvertement le ronge et c'est dans une dernière lettre pleine d'émotions et de sincérité qu'il lui confie ce qu'a été sa vie, avec et sans elle. A travers sa plume, on découvre un homme profondément amoureux de sa terre et de ses origines au point de leur sacrifier l'amour de sa vie. Les éditions Zulma nous font découvrir un joli trésor de la littérature islandaise avec ce roman épistolaire bouleversant, plein de tendresse et de sensualité, qui dresse le portrait d'un paysan amoureux de littérature et de son métier. Un texte magnifique, véritable hymne à la nature et à l'Islande, qui mêle savamment le trivial et la poésie pour nous offrir un bel hommage aux grands espaces et à la liberté. |
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« Lance Armstrong, itinéraire d’un salaud » de Reed Albergotti et Vanessa O’Connell | ||
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Ce documentaire est une plongée vertigineuse dans le parcours hors norme d’un champion pas tout à fait comme les autres. Armstrong est doué, très doué… il peut et il veut être champion et remporter le Tour de France, le faisant ainsi découvrir aux Américains. Seulement voila, il triche ! Les 2 auteurs vont s’attarder à démonter tout le mécanisme mis en place par l’équipe américaine pour imposer son champion en Europe et surtout, faire taire tous les détracteurs qui osent poser quelques questions. Cela durera 14 ans, avant que le bel édifice ne s’effondre. Voici un documentaire reportage choc. Après cette lecture, difficile de croire encore aux « exploits » sportifs propres mais cette histoire n’est finalement que le reflet de la réalité sociale : pour devenir une star, tous les coups sont permis. A proposer sans crainte à tous vos lecteurs curieux, passionnés de sport ou non. |
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Richard Crompton « L’empreinte Massaï » | ||
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Nairobi au Kenya, la veille des élections présidentielles de 2007… Une jeune prostituée d’origine Massaï est assassinée dans un parc très fréquenté. Le sergent Mollel, massaï lui-même, et son collègue Kiunga, d’origine kikuyu, sont chargés de l’enquête dans une ville où les tensions ethniques augmentent à l’approche des élections présidentielles. L’auteur se sert de cette enquête pour nous faire découvrir le peuple Kenyan et sa capitale mais aussi une page douloureuse dans leur histoire récente. Cette enquête rondement menée, saluée par la critique britannique comme un des meilleurs polars de 2013, est un savant mélange de faits réels et de fiction, loin des clichés souvent liés à l’Afrique mais terriblement exotique. Abordable et plaisant, ce polar est une lecture plaisir à recommander sans modération aux amateurs de suspense. |
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Robert Galbraith « L’appel du coucou » chez Grasset | ||
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Cormoran, un détective professionnel, ancien militaire, handicapé suite à l’amputation d’une jambe et fils bâtard d’une rock star, essaie de se maintenir à flot financièrement, quand sa magnifique petite amie en rajoute une couche en le jetant dehors. Il est donc ravi d’accepter la demande quelque peu désespérée de John, le frère endeuillé du top model Lula, magnifique jeune femme dont le suicide a fait les choux gras de la presse people, quatre mois plus tôt. Il ne croit pas à l’histoire officielle et malgré les conclusions de la police, souhaite voir l’enquête s’orienter sur un meurtre. Cormoran se charge donc de découvrir la vérité, qui est plus bien plus étrange que ce qu’il était possible d’imaginer. Sous le nom de Robert Galbraith se cache J.K. Rowling, auteur de la série Harry Potter, qui souhaitait ainsi ne pas influencer les critiques par son nom. Comme dans ses romans pour la jeunesse, Rowling sait manier le suspense. A la fin de chaque chapitre, impossible d’en rester là. Une irrésistible envie de découvrir la suite prend le lecteur à la gorge et le mène doucement jusqu’à une surprenante conclusion, impossible à deviner avant la révélation finale. Un des meilleurs polars de détective écrit depuis longtemps. |
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Catfish | ||
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"Energie, authenticité, ferveur", voilà les trois qualités que les "Inrocks" attribuent à Catfish, alias Amandine Guinchard et Damien Félix. Elle chante d'une voix légèrement éraillée et alterne la batterie et la basse. Lui est aux guitares, au chant, aux percussions et à l'harmonica. A deux, ils jouent comme quatre et jettent un pont entre un blues tradition et un rock épais. Nos deux Jurassiens présentent une musique faîte de blues, de rock et de pop. A l’aide d’un instrumentarium original, il délivre une musique parfois puissante et décharnée, parfois des ambiances plus douces et intimes. Le son brut et vivant est un véritable parti pris qui confère à Catfisch sa propre identité musicale. Le duo s’appuie sur une culture forte du blues des années 1920, le blues du sud des Etats Unis (Skip James, Robert Johnson, Blind Willie Johnson…), une musique qu’il reprend à son compte pour la mêler à du rock indé telsThe Kills ou Hell’s Kitchen… En seulement deux ans d'existence, Catfish a connu une belle ascension, des Eurockéennes au Printemps de Bourges et au Trans..... |
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Bambi de Sébastien Lifshitz (France – 2013 – 58 min.) | ||
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Sébastien Lifshitz, réalisateur d’un précédent film Les invisibles, remarquable documentaire sur le parcours de vie de couples homosexuels et récompensé du César du meilleur documentaire 2013, poursuit son travail autour de la différence avec Bambi, portrait d’une personnalité hors du commun. Dès sa plus tendre enfance à Alger, Marie-Pierre ne veut s’habiller qu’en robe et refuse obstinément son prénom de naissance : Jean-Pierre. A 17 ans, sa vie bascule lorsqu’il découvre la revue d’un cabaret de travestis en tournée : le Carrousel de Paris. Dès lors c’est la rupture avec les études, le lycée où il n’avait jamais trouvé sa place puis son départ pour Paris après que sa mère malgré son incompréhension ait accepté de l’émanciper. Entre les entretiens face caméra et les extraits d’images d’archives judicieusement présentées, on suit avec intérêt le parcours de cette femme épanouie malgré les obstacles qui se sont dressés sur son chemin. On est étonné par cette conviction inébranlable qui l’a animée dès son plus jeune âge et charmé par son humour et son optimisme d’où pointe malgré tout une vraie lucidité. Très bien réalisé, on regrette que ce film ne dure qu’une heure tant on est captivé par cette femme intelligente et pleine de charme qui porte sur sa vie un regard empreint de sagesse. |
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Little Armageddon, de Skip the Use | ||
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Les Lillois sont de retour avec Little Armageddon, et le fameux test du troisième album. Après une pause bien méritée suite à une tournée de deux ans, le quatuor français revient avec cet album. C'est avec Nameless world que le groupe signe son retour, ce titre mêle astucieusement rock et électro avec cette fois-ci une touche de ska sur les couplets. Les 12 titres, écrits et composés par Mat Bastard, sont de véritables bombes ! Pour parfaire la production, Skip The Use s'est entouré du producteur Dimitri Tikovoï (Placebo, The Horrors, John Cale, Goldfrapp, Sissor Sisters...) et d'Adrian Bushby (Muse, Foo Fighters, Jamiroquai) mixeur aux multiples Grammy Awards. La bande aime varier les ambiances pour se renouveler. Chaque titre a ainsi sa propre personnalité. Le groupe a su se montrer créatif « Etre Heureux » est un des titres les plus inattendus. Comme son titre l’indique, il est chanté dans la langue de Molière. Et quoi de mieux que le Français pour interpréter une chanson aussi belle ? Ici, Skip The Use ajoute une guitare acoustique, des violons, et nous livre un morceau plein d’émotions, très touchant, et aux paroles fortes. |
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Le marin américain - Karsten Lund | ||
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Saga familiale Si vous aimez les sagas familiales, les grands romans pleins de secrets, de silences et de légendes et si, les paysages balayés par le sable du Jutland, au nord du Danemark, là où la mer Baltique et la mer du Nord se rencontrent, vous font rêver, ce roman est pour vous. Publié chez Gaïa, remarquable maison d'édition landaise qui défend depuis toujours les auteurs scandinaves, Le marin américain, a obtenu le prix des gens de mer au festival des étonnants voyageurs en 2009. En l'an 1902, un trois-mâts norvégien fait naufrage à la pointe du Danemark, au large de Skagen, (un petit village de pêcheurs qui deviendra célèbre pour ces peintres qui aiment sa lumière) le seul survivant, un beau marin d'origine américaine aux cheveux et aux yeux noirs (des couleurs assez rares dans le coin), est recueilli par Ane, dont le mari est en mer. Le lendemain le marin est reparti, on ne le reverra plus jamais. Neuf mois plus tard, en revanche Ane met au monde un enfant aux cheveux et aux yeux noirs, Tonny ou comme le nomme les gens du village « l’américain ». |
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Tana French « La maison des absents » | ||
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Un suspense sans faille Un sens aigu du retournement de situation fait de ce polar irlandais un vrai plaisir de lecture. En pleine crise économique, dans un lotissement à moitié construit et laissé à l’abandon (les promoteurs ayant fait faillite), un père et ses deux enfants sont retrouvés morts dans leur maison, la mère, elle, est grièvement blessée. A priori, dans des cas comme celui-là, c’est souvent le père qui a tué toute sa famille avant de se suicider. Surtout que celui-ci avait perdu son emploi quelques mois plus tôt, que ses économies avaient fondu et que sa maison avait perdu toute valeur après l’abandon du projet de lotissement. Cependant, l’enquête, menée par un étrange policier au passé tragique, se révèle loin d’être simple car des faits curieux apparaissent rapidement. On ne retrouve pas l’arme du crime ; l’historique de navigation internet de l’ordinateur familial a été effacé ; la mère avait signalé la disparition d’objets anodins quelques mois plus tôt et la maison, pourtant neuve, a les murs percés de trous. De plus il y a des caméras disséminées un peu partout, du rez-de-chaussée au grenier. Le mystère de ce massacre familial est une plongée dans l’Irlande actuelle, la crise économique qui la frappe et la perte des illusions d’une génération entière. L’auteure, née en 1971 aux Etats-Unis, vit en Irlande depuis plusieurs années, en est à son 4eme roman et a reçu plusieurs prix littéraires prestigieux. |
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Norah Jones et Billie Joe Armstrong - Foreverly | ||
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Le nouvel album de la chanteuse jazz-folk Norah Jones et de Billie Joe Armstrong, le chanteur et guitariste du groupe punk-rock " Green Day " Une collaboration exceptionnelle entre deux monstres sacrés de la musique, la voix de velours de Norah qui s'unit à celle de Billie Joe pour réinterpréter un album de chansons enregistrées et sorties par les Everly Brothers en 1958. Ils ont su capturer la beauté de ces harmonies étroites et renversantes pour remettre au gout du jour ces ballades. Ces deux artistes au parcours diamétralement opposé s’unissent sans fantaisie pour apporter de nouveau à la vie cette grande et traditionnelle musique. De très belles intonations très reposantes, du folck dans la plus pure tradition, ce qui nous plonge au plus profond de la musique populaire américaine. |
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Paul Fournel - La liseuse | ||
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«C’est une liseuse, un e-book, un i-pad, je ne sais pas moi. Il m’a dit qu’il avait mis tous vos manuscrits dedans pour ce week-end et que ca vous ferait moins lourd. Vous voulez que je vous explique ? Regardez, c’est comme un écran avec tous vos manuscrits dessus. Ils sont sur l’étagère virtuelle en faux-vrai bois. Vous les touchez et ils s’ouvrent. Il y en a un paquet. Vous n’allez jamais lire tout ça en deux jours ! Regardez, le texte s’ouvre. Et j’avance comment ? On tourne les pages avec le coin d’en bas avec le doigt. Comme un bouquin ? Oui, c’est le coté ringard du truc. Une concession pour les vieux. Quand on se souviendra plus des livres, on se demandera bien pourquoi on avance comme ça. » Un livre agréable et amusant sur l’édition, les auteurs et la révolution numérique. |